lundi 27 août 2007

Vers la légalisation de la torture au Canada ?

Par François Tremblay, 27 août 2007

La conduite du gouvernement canadien dans diverses affaires laisse voir un recours systématique à la torture, pratique qu’Ottawa continue de nier en public mais que ses avocats défendent de plus en plus effrontément devant les tribunaux.
L’un des cas les plus flagrants est celui de Maher Arar, qui a fait l’objet d’une commission d’enquête publique. Arar, un citoyen canadien d’origine syrienne, a été arrêté en 2002 aux Etats-Unis sur la base de fausses informations envoyées par les services de renseignement canadiens au FBI et à la CIA. Détenu par les autorités américaines, Arar a ensuite été déporté en Syrie où il a été détenu et torturé. Les responsables canadiens ont laissé Arar aux mains de ses bourreaux syriens durant près d’un an, leur envoyant même des questions et échangeant des informations avec eux.
Le cas de Adil Charkaoui est un autre exemple. Charkaoui est sous le coup d’un certificat de sécurité, décret ministériel qui permet d’emprisonner indéfiniment un non-citoyen (visiteur, réfugié ou immigrant reçu) soupçonné d’être une menace potentielle à la « sécurité nationale » sans qu’aucune preuve n’ait besoin d’être fournie. Le gouvernement disait avoir appris d’une source fiable que Charkaoui s’était entraîné dans un camp d’Al Qaïda en Afghanistan, mais refusait de divulguer la source en question. Celle-ci a finalement été identifiée comme étant Ahmed Ressam, arrêté aux frontières américaines en 1999 alors qu'il transportait dans sa voiture 58 kilos d'explosifs dans le but allégué de les faire exploser à l’aéroport de Los Angeles. En avril dernier, Ressam a déclaré que sa « confession » incriminant Charkaoui était fausse et avait été faite durant sa détention, dans un climat de pressions extrêmes, afin d’obtenir la clémence des autorités américaines.

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Lire aussi Canada : nouvelles révélations dans l’affaire Arar [23 août 2007]

Bye bye, Alberto !

Le ministre de la justice américain, Alberto Gonzales, a officiellement annoncé sa démission, lundi 27 août, lors d'une conférence de presse, après que l'information, relayée par le New York Times, a été confirmée par la Maison Blanche.
"J'ai rencontré le président Bush hier [dimanche] et je l'ai informé de ma décision de mettre fin à ma fonction de secrétaire à la justice des Etats-Unis à partir du 17 septembre 2007", a déclaré M. Gonzales. "Je rappelle à nos concitoyens que nous vivons dans le plus extraordinaire des pays et que j'ai vécu le rêve américain", a-t-il poursuivi. Selon
CNN, il pourrait être remplacé par l'actuel secrétaire à la sécurité intérieure, Michael Chertoff. Selon un haut responsable de l'administration, M. Gonzales a pris lui-même l'initiative de démissionner et n'a subi aucune pression extérieure. Selon cette même source, le ministre de la justice a expliqué à M. Bush que sa démission, prise au cours des vacances parlementaires cet été, se faisait "dans le meilleur intérêt de son ministère".

MIS EN CAUSE DANS UN PROGRAMME D'ÉCOUTES SECRÈTES
Les appels à la démission de M. Gonzales, mis en cause dans deux affaires, s'étaient multipliés ces derniers mois. En juin, les républicains avaient empêché de justesse le Sénat américain de voter une motion de défiance contre lui. Le ministre a été accusé d'avoir limogé neuf procureurs fédéraux en décembre 2006 pour des motifs politiques. Après que certains de ces magistrats se sont plaints au Congrès de voir leurs compétences mises en cause, les véritables motivations de ces limogeages ont été découvertes.
Dans l'un des cas les plus flagrants, la procureure de San Diego, Carol Lam, était justement en train d'instruire une affaire de corruption dans laquelle elle avait déjà mis en prison un représentant lié au lobbyiste Jack Abramoff. Lors de ses auditions, M. Gonzales a affirmé ne se souvenir de rien alors que son calendrier a montré sa participation à des réunions à ce sujet.
Par ailleurs, M. Gonzales a été accusé de parjure par des sénateurs démocrates lors de son récent témoignage au Congrès sur le programme d'écoutes extrajudiciaires créé après les attentats du 11-Septembre, jugé illégal par certains parlementaires. Il occupait alors le poste de conseiller juridique de la Maison Blanche. Il a été mis en cause pour avoir tenté de convaincre le soir du 10 mars 2004 le ministre de la justice de l'époque, John Ashcroft, alors hospitalisé et sous sédatifs, de signer la réautorisation du programme d'écoutes électroniques secrètes qui arrivait à échéance.
George Bush, qui soutenait depuis des mois son ministre, ne s'en est pas départi. Il a dit avoir accepté à contrecœur sa démission. "Il est triste de vivre à une époque où quelqu'un de talentueux et d'honorable comme Alberto Gonzales se voit empêché d'accomplir un travail important parce qu'on traîne son nom dans la boue pour des raisons politiques", a-t-il lancé.
Source :
Le Monde, avec AFP et AP, 27 août 2007

dimanche 26 août 2007

Le gouvernement canadien face à Omar Khadr

MacKay était embêté par l'affaire Khadr
Par Jennifer Ditchburn , Presse Canadienne, 26 août 2007
Peter MacKay, par Ben Heine
Des documents obtenus par la Presse Canadienne indiquent que le ministre des Affaires étrangères auraient refusé de répondre clairement si on lui avait demandé si le Canada accepterait le rapatriement d'Omar Khadr, ce Canadien détenu dans la prison américaine de Guantánamo .
Les notes, obtenues en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, ont été rédigées pour aider l'ancien ministre Peter MacKay et ses porte-parole à répondre aux questions sur Khadr. Elles couvrent la période allant de novembre 2006 à avril 2007.Une des 34 questions potentielles évoquées par les documents est: «Est-ce que le Canada accepterait le rapatriement d'Omar Khadr?» La réponse suggérée était: «Cette question est prématurée et basée sur des suppositions.»Les notes, préparées par des fonctionnaires du ministère, donnent aussi une description détaillée des critiques essuyées par le gouvernement sur sa gestion du dossier.Des politiciens, des groupes de défense des droits humains et les avocats de Khadr ont demandé à Ottawa de dénoncer le traitement réservé au détenu, qui avait 15 ans quand il a été arrêté en Afghanistan.En mars, le ministère a décrit comment l'Australie et son premier ministre John Howard avaient fait d'intenses pressions sur les États-Unis pour le transfert de David Hicks, lui aussi emprisonné à Guantánamo . Eventuellement, Hicks a plaidé coupable à des accusations de soutien matériel au terrorisme et a été rapatrié en Australie.Le ministère a souligné qu'avec le départ de Hicks, Omar Khadr demeurait le seul citoyen d'un pays occidental à Guantánamo .Des pays comme le Danemark, la France, l'Allemagne et l'Espagne ont aussi obtenu la libération de leurs citoyens. Le Royaume-Uni a même obtenu la libération de résidents permanents qui n'étaient pas citoyens du pays.Armés de ses informations, s'ils étaient questionné sur les actions d'Ottawa, M. MacKay et ses portes-parole devaient répondre que le «gouvernement du Canada a cherché et reçu l'assurance que M. Khadr était traité humainement», mais qu'il «faisait face à des accusations graves».Khadr est accusé de meurtre et d'avoir aidé l'ennemi pour avoir supposément lancé une grenade qui a tué un soldat américain.Les notes du ministère suggéraient que le recours au système judiciaire américain était une bonne voie à suivre.En juin, un juge militaire a rejeté les accusations contre Khadr, soutenant qu'il n'avait pas le pouvoir juridique de le juger. M. MacKay avait continué de s'en remettre au processus judiciaire, disant qu'il ne ferait rien tant que l'appel de la décision par le Pentagone n'était pas résolu.
Source : Presse canadienne


Omar Khadr dans le flou juridique
L'enfant-soldat canadien Omar Khadr, arrêté lors d'un affrontement armé contre les forces américaines en Afghanistan, en 2002, ne semble pas au bout de ses peines.
Après avoir été enfermé pendant cinq ans dans la tristement célèbre prison de Guantánamo , à Cuba, et ce, sans qu'aucune accusation soit portée contre lui, Omar Khadr s'est vu formellement inculper au printemps dernier de meurtre, tentative de meurtre, complot, espionnage et soutien au terrorisme par le gouvernement américain.
Ces accusations sont toutefois tombées deux mois plus tard, alors qu'un juge militaire rejetait celles-ci en invoquant le fait qu'au moment de son arrestation, il n'a été déclaré que « combattant ennemi » et non pas « combattant ennemi illégal ». La détermination de l'illégalité ou non des combattants ennemis détenus par les États-Unis a été imposée par la Cour suprême américaine, l'an dernier, qui estimait que si l'on peut détenir indéfiniment un « combattant ennemi illégal », un tribunal militaire n'est cependant pas compétent pour juger un « combattant ennemi ».
Vendredi, le sort du Canadien Omar Khadr, abandonné à son sort par le gouvernement Harper qui refuse, contrairement aux autres pays occidentaux, de demander son transfert dans une prison canadienne, sera donc débattu devant une énième cour militaire.
Si le gouvernement américain perd son appel, il pourra toujours en appeler devant une cour civile ou tout simplement demander à un autre juge militaire de Guantánamo de réexaminer le cas d'Omar Khadr pour le déclarer « combattant ennemi illégal ».
Omar Khadr, qui n'était âgé que de 15 ans au moment de son arrestation et de son transfert à Guantánamo , est le seul Occidental encore détenu dans la controversée prison.
En juin dernier, Amnistie internationale et une centaine de personnalités publiques canadiennes ont appelé le gouvernement conservateur à mettre fin à son indolence quant au respect des droits de l'homme et à réclamer le rapatriement d'Omar Khadr, maintenant âgé de 20 ans.
Source :
Radio Canada, 24 août 2007

Canada : l'avocat de Mohamed Harkat veut rencontrer un détenu à Guantánamo

L'avocat d'un homme accusé de terrorisme qui vit au Canada demande à pouvoir rencontrer Abou Zoubaydah, un membre d'al-Qaida détenu à la prison américaine de Guantánamo , afin d'apprendre ce qu'il sait au sujet de son client.
Paul Copeland, qui représente Mohamed Harkat, a écrit aux autorités, tant à Ottawa qu'à Washington, en leur disant qu'il doit interroger Zoubaydah pour pouvoir préparer une défense adéquate de Mohamed Harkat, cet homme d'origine algérienne que les services secrets canadiens accusent de liens avec des terroristes.
Jusqu'à présent, les autorités américaines se sont bornées à lui dire que sa demande est à l'étude et que la décision pourrait prendre "un certain temps". Aucune réponse n'est venue du gouvernement canadien.
Selon le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Harkat a été identifié par Zoubaydah comme étant le responsable d'une maison secrète pour militants islamistes à Peshawar, au Pakistan.
Le SCRS soutient aussi qu'il détient des preuves additionnelles - sousmises à huis clos à un juge de la Cour fédérale mais jamais rendues publiques - reliant Harkat et Zoubaydah.
"Je ne connais pas d'autre façon de réfuter cela que de parler à Abou Zoubaydah", a dit M. Copeland en entrevue à la Presse Canadienne.
Zoubaydah, considéré comme un des principaux lieutenants d'Oussama ben Laden, a été capturé au Pakistan en 2002. Selon de nombreux rapports, la CIA aurait utilisé la coercition psychologique, voire la torture, pour en tirer des informations.
M. Copeland s'est dit peu optimiste d'obtenir la permission de parler à Zoubaydah, mais décidé à poursuivre ses démarches en ce sens. Cependant, selon lui, si Ottawa et Washington lui refusent cette autorisation, cela soulèvera la question de savoir si son client a droit à une défense pleine et entière quant aux allégations qui pèsent contre lui.
Mohamed Harkat, un ex-livreur de pizzas d'Ottawa, est accusé par le SCRS d'être un agent d'al-Qaida. Il a nié l'allégation, mais un juge de la Cour fédérale a confirmé un certificat de sécurité en 2005 qui prévoit son expulsion du Canada.
Source :
http://www.tqs.ca/infos/2007/08/N082669AU.php

mercredi 22 août 2007

Bergamo, 24 août : rencontre publique sur Abou Elkassim Brittel

EXRAORDINARY RENDITIONS: i rapimenti della Cia ed il caso di EL KASSIM BRITEL, cittadino italiano, di Bergamo, rapito in Pakistan nel 2002 ed ancora detenuto in Marocco”.

Torre Boldone (Bergamo), Festa di Liberazione, venerdì 24 agosto, spazio dibattiti, ore 18,45.

Incontro-conferenza stampa con Enea Guarinoni (giornalista Radio Popolare), Maurizio Mazzucchetti (Prc-Bergamo), Khadija Anna Pighizzini, moglie di Elkassim, ed Ezio Locatelli (parlamentare Prc).

* Mostra informativa per tutta la durata della festa (17-26 agosto). Info e documenti: qui

Giovanni Bianchini
Extraordinary renditions
Abou Elkassim Britel un cittadino della città in cui vivo, Bergamo, ha subito una extraordinary rendition (con "extraordinary renditions" si designano i veri e propri rapimenti attuati dai servizi segreti statunitensi in nome della lotta al terrorismo e con la collaborazione illegale delle polizie di vari Paesi).
Non potevo rimanere in silenzio.
Mi è stato proposto di partecipare alla collettiva "Punto di fuga" (Bergamo Marzo - Aprile 2007) ed allora ho proposto il progetto "Extraordinary rendition" che è stato accolto. Ho passato delle notti a scaricare da internet immagini e testi sul tema per informarmi e capire. Intanto in città in parallelo a me altre realtà si sono mosse su questi fatti e ci sono stati scambi di materiali.
Questa installazione vuole essere una testimonianza su ciò che è accaduto, una maniera per diffondere ulteriormente informazione e soprattutto un segno di solidarietà per la moglie di Kassim, Khadija, che insieme all'avvocato Francesca Longhi stà lottando per riportare alla libertà suo marito una persona ingiustamente rapita, carcerata e torturata.
L'installazione adesso viene riproposta in una versione con più elementi alla Festa di Rifondazione di Torre Boldone
L'installazione è stata realizzata assemblando materiali di riciclo e ricoprendoli con nastro da pacchi.

2 charges contre Steven Jordan abandonnées

Au cours de l'audience préliminaire dans le procès contre le lieutenant-colonel Steven Jordan, qui dirigeait le centre d'interrogatoires d'Abou Ghraïb en 2003 et 2004, le juge présidant la cour martiale de Fort Meade a abbandonné deux charges : fausses déclarations et obstruction à la justice. il reste encore inculpé de cruauté et mauvais traitements ainsi que de désobéissance à ordres d'un supérieur. Jordan est le plus haut gradé inculpé pour le scandale des tortures à Abou Ghraïb. Il a été identifié par l'enquête comme l'un des principaux responsables du traitement infligé aux prisonniers, notamment l'utilisation de chiens pour les terroriser et le fait de les faire se déshabiller entièrement "sans raison valable".
Pour cette affaire, sept militaires ont éé condamnés et la générale Janis Karpinski, cmmndante de la prison, a été dégradée au rang de colonelle en 2005. Elle a toujours nié avori connaissance des pratiques en corus à la prison.

Grève de la faim : conspiration du silence

C'est une véritable conspiration du silence qui règne sur la lutte désespérée des détenus de Guantánamo. Un porte-parole du camp, le commandant Rick Haupt, a reconnu mardi que 22 d'entre eux étaient en grève de la faim, et que 20 d'entre eux étaient nourris de force, ajoutant sans rire, qu'aucun d'entre eux n'était en danger immédiat, "grâce aux efforts héroïques du personnel médcal pour préserver leur vie et leur santé" (thanks to the heroic efforts of the medical staff who strive to preserve the life and health of detainees). Le commandant Haupt a faits sa déclaration pour démentir l'information donnée par Maître Clive Safford Smith, l'aviocat du caméraman soudanais Sami Al Haj, selon lequel son client est dans une situation très grave : il a perdu 18 kilos, il a eu un orteil brisé par un gardien lors d'un déplacement "escorté" et il est en train de perdre l'esprit. Selon l'avocat, qui l'a rencontré depuis juillet, Sami a de plus en plus de mal à se concentrer et à parler anglais. Il a aussi raconté que les méthodes pour nourrir de force les grévistes de la faim étaient particulièrement brutales : il arrive notamment que les tubes introduits de force par le nez atteignent le s poumons au lieu de l'estomac et ne soient pas lubrifiés, ce qui provoque des lésions internes. D'autre part, les grévistes d e la faim, outre le fait qu'ils sont nourris de force sur des chaises de contention qui sont une véritable torture, sont en guise de punition dépouillés de tous les objets personnels autres que leurs vêtements, leurs matelas leurs sont retirés et remplacés par un matelas mousse très fin.
Les grèves de la faim à Guantánamo se succèdent depuis le mois d'août 2005. les détenus actuellement en grève le sont depuis le mois de mai. Est considéré comme gréviste de la faim tout détenu qui refuse 9 plateaux de suite.
Enfin, à propos des informations parues dans un journal soudanais, selon lesquelles Sami Al Haj serait libéré prochainement, Clive Stafford Smith a annoncé qu'il ne s'agissait que de rumeurs, infirmées, d'après la famille du caméraman, par le gouvernement de Khartoum.
Source : AP, 22 août 2007

mardi 21 août 2007

Guantánamo-Budapest

La Hongrie a accordé l'asile politique à 29 Cubains détenus sur la base américaine de Guantanamo, a annoncé samedi l'agence de presse hongroise MTI, citant des propos du ministre des Affaires étrangères. Les USA détenaient à Guantanamo 44 Cubains capturés en mer. Dix-sept d'entre eux ont mené trois semaines de grève de la faim, protestant contre les conditions de leur détention et demandant à être admis aux USA. Washington était à la recherche de pays acceptant d'accueillir les détenus, et la Hongrie a accepté d'en accueillir 29, leur accordant le droit d'asile. Les USA paieront leur logement, leurs vêtements et leurs cours de langue durant un an, a précisé le ministre hongrois des Affaires étrangères, cité par MTI. Cinq des détenus ont obtenu des visas US, et certains des dix restants attendent d'être acceptés par un troisième pays.

Liberté pour Kassim! Kassim libero ! Free Kassim! حرروا أبو القاسم ¡Libertad para Kassim! Freiheit für Kassim ! ابوالقاسم را آزاد Λευτεριά στον Κασίμ!

Liberdade para Kassim! Libertate pentru Kassim!


Liberté pour Kassim!
En mai 2002, le citoyen italien Abou Elkassim Britel, menotté, encagoulé, dénudé, vêtu en tout et pour tout d’une couche-culotte, enchaîné, a été transféré par la CIA du Pakistan au Maroc, où il a été torturé par des agents des services de renseignement marocains et où il se trouve aujourd’hui emprisonné. En mai 2003, libéré sans accusations, après une longue et dure détention au secret, alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Italie, il a été de nouveau enlevé et a disparu, avec la complicité des services secrets italiens. Il a subi quatre nouveaux mois de détention au secret et de nouvelles tortures, puis il a été jugé sans aucune garantie. D’abord condamné à 15 ans de prison, il a vu sa peine réduite en appel à 9 ans.
Aujourd’hui, il est détenu à la prison d’ Aïn Bourja à Casablanca, dont il devrait sortir en 2012. Kassim est innocent des accusations de terrorisme, comme l’a conclu la justice italienne qui a abandonné toute poursuite contre lui. Le Parlement européen a demandé au gouvernement italien de prendre des mesures concrètes pour obtenir sa libération immédiate. L’État italien se tait et l’injustice à l’égard d’ Abou Elkassim Britel continue.
Un mouvement en faveur de la libération d’Elkassim – pour laquelle il est demandé au gouvernement italien de s’engager de manière forte et claire – est en train de se développer en Italie et dans le monde.Rejoignez-nous !
Pour savoir ce que vous pouvez faire, contactez-nous à cette adresse :
info@giustiziaperkassim.net
Pour en savoir plus :
http://www.giustiziaperkassim.net


Kassim libero !
Nel maggio del 2002, il cittadino italiano Abou Elkassim Britel, ammanettato, incappucciato, messo a nudo, vestito di un pannolino, concatenato fu trasferito dalla CIA dal Pakistan in Marocco dove è stato torturato da agenti di intelligenza marocchini e dove ora è in carcere.
Nel maggio 2003, liberato senza accuse, dopo una lunga e dura detenzione in segreto, al momento di rientrare in Italia, fu di nuovo rapito e fatto sparire, complici i servizi italiani. Subì altri 4 mesi di detenzione segreta e nuove torture, poi fu processato senza alcuna garanzia. Prima condannato a quindici anni di carcere, la sua pena fù ridotta a 9 anni. Oggi è rinchiuso nel carcere di Ain Bourja a Casablanca, dal quale dovrebbe uscire nel 2012.Kassim è inocente delle accuse di terrorismo come risulta dall'archiviazione dell'indagine italiana. Il Parlamento europeo ha sollecitato il governo italiano a prendere misure concrete per ottenerne il suo immediato rilascio. Lo stato italiano tace e l'ingiustizia nei confronti di Abou Elkassim Britel continua.
Un movimento in favore della scarcerazione di Elkassim – per la quale si chiede al governo italiano di impegnarsi in modo chiaro e forte – si sta sviluppando in Italia e nel mondo.Raggiungeteci !
Per sapere cosa potete fare, contattateci a questo indirizzo :
info@giustiziaperkassim.net
Per saperne di più : http:// www.giustiziaperkassim.net


Free Kassim!
In May 2002, the Italian citizen Abou Elkassim Britel, handcuffed, hooded and denuded, dressed only in a sanitary diaper, was chained and then transferred by the CIA from Pakistan to Morocco, where he had been tortured by Moroccan Intelligence Agents, and where he is currently incarcerated. In May 2003, freed without having been accused, after a long and terrible secret detention, at the moment of reentry to Italy, he was once again kidnapped and had disappeared; this time the Italian Secret Services were accomplice. He underwent another four months of secret detention and was again tortured, then he was put on trial without any kind of guarantee. First he was condemned to fifteen years in jail, then the sentence was reduced to nine years. Today he is incarcerated in the Ain Bourja prison of Casablanca, where he will be freed in 2012.
Kassim is innocent of the accusations made against him, those of terrorism, as is clear from the archiving of the Italian investigation. The European Parliament has solicited the Italian government to take concrete measures in order to obtain his immediate release. The Italian State is silent and therefore, the injustice against Abou Elkassim Britel continues. A movement in favour of the release of Elkassim - which asks the Italian government to commit itself in a clear and strong way - is developing in Italy and in the world. Be part of it!
To learn what you can do, please contact us at this address: info@giustiziaperkassim.net
For more information, see http://www.giustiziaperkassim.net


! حرروا أبو القاسم

في أيار/مايو 2002، القي القبض على المواطن الإيطالي، أبو القاسم بريتال، قيدت يداه، قنع وعري باستثناء حفاض صحي، وربط بالسلاسل الحديدية ونقلته ال سي. آي. أي. من الباكستان إلى المغرب، حيث عزبه عملاء المخابرات المغربية، وهو لا يزال يقبع في سجونهم.

وفي أيار 2003 بعد توقيف طويل وسري، أطلق سراحه ولم يكن قد صدر بحقه أي حكم. ولكن بينما كان يدخل إلى إيطاليا، أختطف واختفت آثاره؛ وفي هذه المرة اشترك في الجريمة عملاء المخابرات الإيطالية. وهذه المرة قضى اربعة أشهر اخرى في الحجز والتعزيب، وبعدها حوكم بدون أي نوع من الضمان. وفي أول الأمر حكم عليه بالسجن لمدة خمسة عشرة عاماً بالسجن، خففت إلى تسعة أعوام. والآن يقضي عقوبته في سجن عين بورجة في الدار البيضاء، والمفروض أن يطلق سراحه في عام 2012.

قاسم بريء من التهم التي قدمت ضده، كما هو واضح في أرشيف التحقيقات الإيطالية. وقد طالب البرلما الأوروبي الحكومة الإيطالية باتخاذ اجراءات جازمة لاطلاق سراحه فوراً. ولكن الحكومة الإيطاية ثابرت على صمتها، لذا فإن الجور اللاحق بأبو القاسم بريتال لا يزال مستمر على حاله.

وتقوم الآن حركة تعمل على اطلاق سراح ابو القاسم – التي تطالب الحكومة الإيطالية بالأخذ على نفسها بشكل واضح وجازم – وهذه الحركة في طور التوسع في إيطاليا والعالم بشكل قوي . كن واحداً منها!

وكي تعرف ما عليك القيام به، الرجاء الاتصال على العنوان التالي

info@giustiziaperkassim.net

وللحصول على معلومات اضافية الرجاء النقر على الموقع الإلكتوني التالي
http://www.giustiziaperkassim.net



¡Libertad para Kassim!
En mayo de 2002 el ciudadano italiano Elkassim Britel, esposado, encapuchado, desnudo, cubierto con un taparrabos y encadenado, fue trasladado por la CIA de Pakistán a Marruecos, donde fue torturado por la policía secreta marroquí y ahora está preso.
En mayo de 2003, liberado sin cargos tras una larga y dura detención clandestina, en el momento de regresar a Italia fue secuestrado nuevamente y desapareció, con la complicidad de los servicios secretos italianos. Pasó otros 4 meses en una cárcel clandestina, donde fue torturado, y le llevaron a juicio sin garantía alguna. La condena inicial fue de 15 años de cárcel, luego rebajada a 9 años. Hoy está preso en la cárcel de Ain Bourja de Casablanca, de donde debería salir en 2012. Kassim es inocente de las acusaciones de terrorismo, como se desprende del archivo del procedimiento italiano. El parlamento europeo ha instado al gobierno italiano a que tome medidas concretas encaminadas a su puesta inmediata en libertad. El estado italiano calla y la injusticia con Abou Elkassim Britel continúa.
En Italia y el resto del mundo ha surgido un movimiento a favor de la excarcelación de Elkassim, que exige un compromiso claro y firme del gobierno italiano. ¡Únete a nosotros!
Puedes escribirnos a esta dirección:
info@giustiziaperkassim.net
Para saber más: http:// www.giustiziaperkassim.net



Freiheit für Kassim !
Im Mai 2002 wurde der italienische Staatsbürger Abu El Kassim Britel, in Handschellen gefesselt, mit einem Sack über dem Kopf und nur mit einer Sanitätswindel bekleidet, von der CIA von Pakistan nach Marokko verbracht, wo er von Agenten des marokkanischen Geheimdienstes gefoltert wurde, und wo er sich gegenwärtig in Haft befindet.Im Mai 2003 wurde er nach einer langen Gefangenschaft voller Schrecken freigelassen, ohne daß Anklage gegen ihn erhoben worden wäre. Bei seiner Wiedereinreise nach Italien wurde er erneut entführt und verschwand; dieses Mal war der italienische Geheimdienst beteiligt. Er wurde weitere vier Monate heimlich gefangen gehalten und dann ohne jede Garantie vor Gericht gestellt. Zunächst wurde er zu 15 Jahren Gefängnis verurteilt, dann wurde das Urteil auf neun Jahre verringert. Heute sitzt er im Gefängnis Ain Bourja in Casablanca und soll erst im Jahr 2012 freigelassen werden.Kassim ist im Hinblick auf die Anschuldigungen wegen Terrorismus unschuldig, wie aus den Akten der italienischen Untersuchung klar ersichtlich ist. Das Europäische Parlament hat die italienische Regierung ersucht, konkrete Schritte zu unternehmen, um seine unverzügliche Freilassung zu erreichen. Der italienische Staat hüllt sich in Schweigen, weshalb das an Abu El Kassim Britel verübte Unrecht weiter andauert.Die Bewegung für die Freilassung von El Kassim, die die italienische Regierung auffordert, diese klar und deutlich zu unterstützen, wächst - in Italien und in der Welt. Beteiligen sie sich!
Um zu erfahren, was Sie tun können, nehmen Sie mit uns Kontakt auf. Adresse:
info@giustiziaperkassim.net Mehr Info auf : http:// www.giustiziaperkassim.net



ابوالقاسم را آزاد كنيد
در ماه مه سال 2002 به يك شهروند ايتاليا بنام ابوالقاسم بريتل دستبند زدند، كيسه اي بر سرو گردنش افكندند و در حاليكه فقط يك پوشك بپايش كرده بودند‏، مأمورين سازمان سيا وي را از پاكستان به مراكش انتقال دادند و بدنبال آن مأمورين پليس مخفي مراكش او را تحت شكنجه قرار دادند و اكنون نيز در همانجا زنداني است.

در ماه مه سال 2003 وي پس از تحمل اسارتي پرمشقت آزاد گشت، بدون آنكه از او شكايتي شده باشد، اما بهنگام بازگشت به ايتاليا دوباره ربوده و ناپديد گشت. اينبار پليس مخفي ايتاليا دست در كار داشت. وي را چهار ماه ديگر نيز در اسارت نگاه داشته و سپس بدون كوچكترين ضمانت حقوقي محاكمه نمودند. وي بدواً به 15 سال حبس محكوم شد و سپس مدت زنداني او را به 9 سال تقليل دادند. در حال حاضر نيز او در زندان برجه در كازابلانكا به سر ميبرد و قرار است سال 2012 آزاد گردد.

ابوالقاسم در زمينه اتهاماتي كه در رابطه با تروريسم بدو بسته اند، چنانكه از پرونده بازجوئي اش بر مي آيد، بي گناه است. پارلمان اروپا از دولت ايتاليا خواسته است، اقدامات مشخصي را كه به آزادي وي بيانجامد صورت دهد. مقامات حكومتي ايتاليا در باره ظلمي كه در حق ابوالقاسم بريتل اعمال گشته و همچنان نيز ادامه دارد سكوت اختيار نموده اند.

جنبش خواهان آزادي ابوالقاسم كه دولت ايتاليا را به اقدام مؤثر در اين زمينه دعوت نموده است، رو به گسترش مي باشد، هم در ايتاليا و هم در ساير نقاط گيتي. شما نيز بدين كار اقدام نمائيد.


بخاطر اطلاع يافتن از اينكه شما چكار مي توانيد بكنيد، با ما تماس بگيريد
info@giustiziaperkassim.net
اطلاعات بيشتر
http:// www.giustiziaperkassim.net



Liberdade para Kassim!

Em Maio de 2002, o cidadão italiano Abou Elkassim Britel, algemado, com a cabeça tapada, despido, vestindo apenas uma fralda sanitária, foi acorrentado e depois transferido pela CIA do Paquistão para Marrocos, onde foi torturado pelos agentes dos Serviços de Inteligência Marroquinos e onde está presentemente preso.

Em Maio de 2003, após um largo e terrível período de detenção, foi libertado sem ter sido acusado. Quando voltou a Itália Kassim foi novamente raptado e desapareceu, desta vez os Serviços Secretos Italianos foram cúmplices. Ele esteve detido em lugar desconhecido durante quatro meses e foi novamente torturado, depois foi a julgamento sem qualquer tipo de garantia. Primeiro foi condenado a uma pena de prisão de quinze anos, depois a sua pena foi reduzida para nove anos. Hoje ele está detido na prisão de Ain Bourja em Casablanca, de onde será libertado em 2012.

Kassim é inocente de todas as acusações de terrorismo feitas contra ele, como é claro pela conclusão da investigação italiana. O Parlamento Europeu pediu ao Governo italiano que tome medidas concretas para que Kassim seja libertado imediatamente. O Estado Italiano mantém-se em silêncio e por isso a injustiça contra Abou Elkassim Britel continua.

Um movimento a favor da libertação de ElKassim que pede ao Governo italiano para se comprometer numa maneira clara e forte está a desenvolver-se em Itália e no mundo! Junte-se a este movimento!

Para saber o que pode fazer, por favor envie um e-mail para:
info@giustiziaperkassim.net
Para mais informação visite: http://www.giustiziaperkassim.net

Λευτεριά στον Κασίμ!

Το Μάη του 2002 ο Ιταλός πολίτης Αμπού Ελκασίμ Μπριτέλ οδηγήθηκε από τη CIA δεμένος με χειροπέδες, το κεφάλι κρυμμένο από μια κουκούλα, γυμνός, φορώντας όλο και όλο ένα εσώρουχο, αλυσοδεμένος, από το Πακιστάν στο Μαρόκο, όπου και βασανίστηκε από πράκτορες της μαροκινής υπηρεσίας πληροφοριών και όπου βρίσκεται και σήμερα.
Το Μάη του 2003, ελεύθερος χωρίς κατηγορίες, μετά από μια μακρά και σκληρή μυστική κράτηση, καθώς ετοιμαζόταν να επιστρέψει στην Ιταλία απήχθη για άλλη μια φορά και εξαφανίστηκε με τη συνενοχή των μυστικών υπηρεσιών της Ιταλίας. Υπέφερε άλλους τέσσερις μήνες μυστικής κράτησης και νέα βασανιστήρια και έπειτα καταδικάστηκε χωρίς εγγύηση. Αρχικά καταδικασμένος σε 15 έτη φυλάκισης, είδε την ποινή του να μειώνεται δευτεροδικώς στα 9 έτη.
Σήμερα κρατείται στη φυλακή Αίν Μπουρζά στην Καζαμπλάνκα από όπου προβλέπεται να βγει το 2012. Ο Κασίμ είναι αθώος για την κατηγορία της τρομοκρατίας όπως αποφάσισε της ιταλική δικαιοσύνη, η οποία σταμάτησε κάθε δίωξη εναντίον του. Το Ευρωπαϊκό Κοινοβούλιο ζήτησε από την Ιταλική κυβέρνηση να λάβει συγκεκριμένα μέτρα για να επιτύχει την άμεση απελευθέρωσή του. Το Ιταλικό κράτος σιωπεί και η αδικία προς το πρόσωπο του Αμπού Ελκασίμ Μπριτέλ συνεχίζεται.
Ένα κίνημα υπέρ της απελευθέρωσης του Κασίμ –για την επίτευξη της οποίας απαιτείται η ισχυρή και ξεκάθαρη δέσμευση της Ιταλικής κυβέρνησης– πρόκειται να αναπτυχθεί στη Ιταλία και σε ολόκληρο τον κόσμο.
Ενωθείτε!
Για να μάθετε τι μπορείτε να κάνετε, επικοινωνήστε στην παρακάτω διεύθυνση:
info@giustiziaperkassim.net
Για περισσότερες πληροφορίες, επισκέπτεστε : http://www.giustiziaperkassim.net


Libertate pentru Kassim!

În mai 2002, cetăţeanul italian Abu Elkassim Britel, cu cătuşe la mâini, cu cagulă pe cap, dezbrăcat, în chiloţi, cu lanţuri la picioare, a fost transferat de către CIA din Pakistan în Maroc, unde a fost torturat de agenţii serviciilor de informaţii marocane şi unde se găseşte astăzi întemniţat.

În mai 2003, eliberat fără să fi fost acuzat de ceva, după o lungă şi dură detenţie în secret, în vreme ce se pregătea să se întoarcă în Iralia, a fost din nou răpit şi a dispărut, cu complicitatea serviciilor secrete italiene. A suferit patru noi luni de detenţie în secret şi alte torturi, apoi a fost judecat fără nici o apărare. Condamnat la început la 15 ani de închisoare, şi-a văzut pedeapsa redusă la 9 ani în urma apelului.

Azi, este deţinut în închisoare Ain Burja din Casablanca, de unde ar trebui să iasă în 2012. Kassim este nevinovat de acuzaţiile de terorism, aşa cum a concluzionat justiţia italiană care a renunţat la orice acţiune împotriva lui. Parlamentul European a cerut guvernului italian să ia măsuri concrete pentru a obţine eliberarea lui imediată. Statul italian tace şi injustiţia în privinţa lui Abu Elkassim Britel continuă.

O mişcare în favoarea eliberării lui Elkassim – pentru care se cere guvernului italian să se angajeze în mod puternic şi clar – ia amploare în Italia şi în lume.

Veniţi alături de noi!

Pentru a şti ce puteţi face, contactaţi-ne la adresa: info@giustiziaperkassim.net
Informaţie http://www.giustiziaperkassim.net

5000 Soudanais réclament la libération de leurs 9 compatriotes détenus à Guantánamo

Les familles de quatre Soudanais détenus dans la prison américaine de Guantanamo ont marché dimanche devant l’ambassade des Etats-Unis à Khartoum, pour réclamer la libération de ces derniers, a constaté APA.
Des groupes de familles ont marché devant l’ambassade des Etats-Unis à Khartoum pour exprimer leur solidarité avec les familles des neuf détenus.
La manifestation fait suite à des informations ayant circulé dans la capitale soudanaise, selon lesquelles l’administration américaine envisageait la "libération prochaine" de l’un des Soudanais de Guantanamo.
Sur Al Jazeera, frère du détenu Sami al-Hajj, avait affirmé la semaine dernière, à Khartoum, que Washington pourrait faire bénéficier, Hajj d’une "mise en liberté sous condition s’il acceptait de ne pas quitter le Soudan".
Les membres des familles des détenus ont affirmé que la possibilité pour Hajj de recouvrer la liberté constituait "une bonne nouvelle", mais qu’au dela de ce dernier, ce sont tous les détenus soudanais, qui "doivent être libérés."
« Nous sommes ici pour réclamer la libération et le retour au pays de nos frères, de nos fils et de nos pères détenus à la prison de Guantanamo », a déclaré le frère de Hajj.
« Cette souffrance doit cesser, car cela fait maintenant plus de 6 ans que nous l’endurons sans que les détenus ne soient ni entendus devant une cour, ni accusés », a-t-il ajouté, marchant aux côtés des autres familles.
Les neuf Soudanais, soupçonnés d’activités terroristes, avaient été détenus par Washington au Pakistan et en Afghanistan, avant d’être transférés à la prison de Guantanamo, à Cuba, ont révélé les familles lors de la marche de protestation.
Un des protestataires a remis à une autorité de l’ambassade des Etats-Unis, Joel Maybury, une pétition comprenant 5. 000 signatures de citoyens soudanais, réclamant la relaxe pure et simple de leurs concitoyens.
Maybury a, quant à lui, affirmé que l’ambassade ferait part à Washington du message, s’abstenant toutefois, de tout commentaire quant aux chances de libération des autres prisonniers.
Source : Agence de Presse Africaine, 19-08-2007
Une précédente manifestation à Khartoum en février 2007

Les psychologues US et la torture (suite)

La Convention de l’Association américaine de psychologie a finalement adopté une résolution mi-chèvre mi-chou, qui condamne une douzaine de formes de torture causant des peines ou des souffrances « significatives » mais pas celles causant des peines ou des souffrances moindres. D’autre part, la résolution n’aborde pas les conditions de détention en dehors des séances d’interrogatoires. Or celles-ci font aussi partie des tortures telles qu’elles sont définies par la législation internationale. Lire ci-dessous le compte-rendu de l’envoyé spécial d’Associated Press ainsi que le commentaire des Psychologues pour une APA éthique, qui avaient organisé la moblisation pour amener les psychologues à refuser d’assister la torture de « combattants ennemis » sous quelque forme que ce soit.

Les psychologues pourront participer aux interrogatoires de Guantanamo
par Sudhin Thanawala
, Associated Press, San Francisco, 20 août 2007

L'Association américaine de psychologie (APA), considérée comme la plus grande organisation professionnelle du pays, a décidé dimanche de ne pas interdire à ses membres de participer aux interrogatoires de détenus à Guantanamo et dans d'autres centres de détention militaires américains. Alors que certains réclamaient une interdiction sous peine d'expulsion, l'APA n'a pas voulu aller aussi loin, se contentant de réaffirmer son opposition à la torture.
Ce débat au sein de l'association a été rendu nécessaire par la présence avérée de psychologues à Guantanamo et dans la tristement célèbre prison irakienne d'Abou Ghraïb. À l'occasion de son congrès annuel à San Francisco, l'APA (148.000 membres), a étudié une motion interdisant à ses membres d'être impliqués de quelque façon que ce soit dans les interrogatoires menés dans de tels centres de détention. Ses promoteurs ont souligné qu'il fallait que l'APA suive l'exemple de l'Association médicale américaine et de l'Association américaine de psychiatrie, qui ont décidé que leurs membres ne pouvaient jouer aucun rôle dans les interrogatoires menés dans des prisons telles que Guantanamo. Mais d'autres, opposés à l'interdiction, ont fait valoir que la présence de psychologues pouvait aider à s'assurer que des abus ne soient pas commis lors des interrogatoires. Cette tendance l'a donc emporté, au grand dam de certains. «Si on en arrive à justifier la présence de psychologues par le simple fait que ça permet d'empêcher que des détenus ne soient tués, alors la seule chose à faire, sur le plan moral et éthique, c'est de s'en aller», a réagi Laurie Wagner, qui exerce à Dallas. L'APA s'est donc contentée d'adopter une résolution réaffirmant son opposition à la torture et interdisant à ses membres de se livrer ou d'être partie prenante à plus d'une dizaine de pratiques spécifiques, incluant la nudité forcée ou la privation de sommeil. «Nous avons profité de ce congrès pour montrer que l'APÀ attire l'attention sur des actes qui n'ont pas de raison d'être, qui ne sont pas éthiques et qu'aucun psychologue ne doit commettre», s'est justifiée la porte-parole de l'APA, Rhea Farberman. Le débat au sein de l'association fait suite à la publication des rapports qui impliquent des spécialistes de la santé mentale dans les scandales d'abus sur des détenus à Guantanamo et à Abou Ghraïb, près de Bagdad. Certains de ces psychiatres et psychologues sont notamment accusés d'avoir aidé les interrogateurs à augmenter le niveau de tension chez les prisonniers, en exploitant leurs peurs. Un rapport du ministère de la Défense récemment déclassifié confirme que depuis 2002, des psychiatres et psychologues ont aidé les interrogateurs militaires à développer de nouvelles techniques afin de soutirer des informations aux prisonniers.


2007 American Psychological Association Convention
Below is link to a Resolution, Substitute Motion 3, which was passed by an overwhelming majority of the members of the American Psychological Association’s Council of Representatives at their annual meeting on Sunday, August 19, 2007. This Resolution leaves fewer ethical loopholes than the previous year’s Resolution and has been welcomed by Physician’s for Human Rights as a significant step forward. Nonetheless, this Resolution leaves room for improvement. Although it unequivocally condemns over a dozen forms of torture, in line 97 you will see that these tortures are not to be used in a manner that represents significant pain or suffering, leaving open the question of what happens when they cause mild or moderate pain and suffering. Further these prohibitions are limited to interrogations, the conditions of detention and what happens outside of interrogations are not addressed. The conditions of detention, themselves have been called tantamount to torture by the International Committee of the Red Cross.Most disappointing to Psychologists for an Ethical APA is that the following amendment was not passed:
BE IT RESOLVED that the objectives of the AP A shall be to advance psychology as a science and profession and as a means of promoting health, education and welfare ... " (Bylaws of the APA: Article 1) and, therefore, the roles of psychologists in settings in which detainees are deprived of adequate protection of their human rights, should be limited as health personnel to the provision of psychological treatment.
The failure of this amendment means that the American Psychological Association continues to collaborate with the US Government in its policy of holding detainees indefinitely without due process in detention centers that are in direct violation of International Human Rights Law and the Geneva Convention. We hope you will join us in working for the passage of this amendment in the future.
Here is a link to is the wording of the Resolution (Substitute Motion 3).

lundi 20 août 2007

À Abou Ghraib, les mauvais traitements étaient « codifiés », estime une experte

Le procès du lieutenant-colonel Steven Jordan s'ouvre aujourd'hui à Fort Meade
Le procès du lieutenant-colonel Steven Jordan, le seul officier américain poursuivi après le scandale des sévices infligés à des prisonniers à la prison d’Abou Ghraib en Irak, doit s’ouvrir aujourd’hui devant une cour martiale à Fort Meade (Maryland, Est).
Plus de trois ans après la publication des photos montrant des prisonniers irakiens humiliés par leurs gardiens américains, seulement une poignée de soldats ont été jugés (et condamnés à des peines allant de quelques heures de travaux d’intérêt général à 10 ans de prison), et aucun des hauts responsables civils et militaires de la défense n’a été poursuivi. Mais parmi les gradés de haut rang, seule la commandante des prisons américaines en Irak à l’époque, l’ex-général Janis Karpinski, a été sanctionnée par une rétrogradation, sans passer devant la justice militaire.
Retournée à la vie civile, elle a expliqué dans un livre paru fin 2005 que les sévices « étaient le résultat d’ordres contradictoires et de règles confuses venant des commandants militaires en Irak jusqu’au sommet du pouvoir civil à Washington ».
Selon les différents rapports d’enquête de l’armée sur le scandale, le lieutenant-colonel Jordan, 51 ans, a participé à cette confusion. Officiellement responsable du centre des interrogatoires, il s’est consacré uniquement à l’amélioration des conditions de vie des soldats affectés à la prison. Cet officier de réserve spécialisé dans l’analyse du renseignement, et non dans sa collecte, n’a pas cherché à superviser les interrogatoires, livrant à eux-mêmes des soldats en sous-effectifs, mal formés, et soumis à une forte pression de la hiérarchie pour obtenir des résultats.
Devant la justice militaire, il est accusé d’avoir, au cours d’une nuit, forcé des prisonniers à se dénuder et de les avoir menacés avec des chiens d’attaque, un incident qui n’a pas été photographié, et d’avoir ensuite menti aux enquêteurs en affirmant qu’il n’avait pas été témoin de sévices ni vu de prisonniers nus.
Certains abus ont toutefois été photographiés. Les clichés qui ont été publiés, sur lesquels on voit, entre autres, des détenus nus, empilés sur le carrelage de la prison devant des gardiennes américaines, ont définitivement coupé l’élan de sympathie internationale envers les États-Unis suscité par les attentats du 11-Septembre.
Le ministre de la Défense d’alors, le controversé Donald Rumsfeld, a assuré avoir présenté sa démission à deux reprises au plus fort du scandale, tout en maintenant que les sévices n’étaient le fait que de « quelques pommes pourries » au sein d’une armée de centaines de milliers de soldats.
Toutefois, selon Tara McKelvey*, chercheuse à l’Université de New York interrogée par l’AFP, les excès d’Abou Ghraib étaient « codifiés », et non pas le fait de quelques soldats mal encadrés. D’où la nécessité, pour elle, de voir les conseillers juridiques du gouvernement Bush répondre de leurs actes.
Q : Qui est responsable de ce qui s’est passé à Abou Ghraib ?
« C’est la question à un million de dollars. Les gens accusent (le président George W.) Bush, ils accusent (le vice-président Dick) Cheney, ils accusent (l’ancien ministre de la Défense Donald) Rumsfeld. S’il y a quelqu’un qui a quelque chose à se reprocher, je pencherais pour John Yoo (un ancien conseiller juridique du ministère de la Justice). Il a reconnu être l’un des auteurs du document d’août 2002 qui a redéfini la torture et autorisé toutes sortes de techniques d’interrogatoire abusives. Les gens disent souvent qu’il y a eu de la torture et des excès dans toutes les guerres. C’est vrai, mais la différence c’est qu’aujourd’hui ces choses sont codifiées. »
Q : Que peut-on attendre du procès du colonel Steven Jordan ?
« Des réponses sur ce qui s’est passé à Abou Ghraib. Ces procès devant des cours martiales ont été très utiles parce qu’ils ont permis aux gens de poser des questions. C’est l’une des rares occasions où cela se passe au grand jour. Le colonel Jordan n’est pas poursuivi pour les faits qui ont été photographiés, mais il peut donner un aperçu de ce qui se passait là-bas. C’est vrai que l’on peut dire que le scandale existe parce qu’il y a eu des photos, mais ce que vous avez vu sur les photos ne représente qu’une fraction de ce qui s’est passé. Et certainement pas le pire. »
Q : Le scandale ne représente-t-il alors que la partie émergée de l’iceberg ?
« Je ne doute pas une seconde que les exactions étaient bien plus répandues que ce que l’armée a reconnu à l’époque où les photos sont apparues. En décembre 2003, il y avait environ 12 000 prisonniers en Irak, sans compter les milliers de détenus qui n’ont pas été enregistrés parce qu’ils sont restés moins de 15 jours dans des prisons provisoires. Un poste de police à Samarra, un gymnase scolaire ou un préfabriqué près de l’aéroport de Bagdad... Certains des pires sévices ont eu lieu dans ces prisons provisoires. Aujourd’hui, les sondages montrent qu’un nombre important de soldats disent que la torture est justifiée dans certains cas et qu’ils ne dénonceront pas les éventuels excès. Et je pense que la triste réalité est que ces excès continuent mais que la différence entre maintenant et avril-mai 2004, c’est que les gens ne prennent pas de photos. »
*Tara McKelvey est l’auteur de Monstering: Inside America's Policy of Secret Interrogations and Torture in the Terror War (Au cœur de la politique américaine d’interrogatoires secrets et de torture dans la guerre contre le terrorisme), sorti en juin aux États-Unis.
Source : http://www.lorient-lejour.com.lb/page.aspx?page=article&id=350038

Six Questions for Tara McKelvey on Detainee Abuse
Ken Silverstein, Washington Babylon, Harpers’S magazine, May 9, 2007

Tara McKelvey is the author of the new book Monstering: Inside America’s Policy of Secret Interrogations and Torture in the Terror War, which tells the story of the Abu Ghraib scandal and, more broadly, examines the pattern of detainee abuse in Iraq. McKelvey, a senior editor at The American Prospect and a research fellow at the NYU School of Law’s Center on Law and Security, lives in Washington, D.C. I recently asked her six questions about what she learned while researching her book.
1. The general story of the abuses at Abu Ghraib has by now been well covered. What has the media missed?
The media only focused on the photographs. They missed the fact that the abuse was systematic and that the worst things were not even shown in the pictures. That’s what my book is about: what happened beyond the frame of the Abu Ghraib photos. Thousands of detainees have gone through U.S.-run facilities in Iraq, but thousands more—anyone held for less than fourteen days—were never registered or tracked. Human-rights reports and interviews I conducted show that some of the worst abuses took place at short-term facilities—a police station in Samarra, a school gymnasium, a trailer, and places like that, where individuals were held for up to two weeks. It’s also important to remember that reports from the International Committee of the Red Cross, as well as numerous military documents, show that 70 to 90 percent of the detainees had no information that would have been useful to the troops.
2. Who is ultimately responsible for the abuses?
If there’s a smoking gun, it’s in the hands of John C. Yoo. He worked at the Justice Department’s Office of Legal Counsel, and he’s the guy behind the August 1, 2002, memo that said interrogators could do what they wanted as long as the intensity of pain inflicted was less than “that which accompany serious physical injury such as death or organ failure.” It created conditions that allowed for almost any sort of physical abuse. So guys like Yoo and Timothy Flanagan, who was deputy White House counsel under Alberto R. Gonzales, discussed techniques like stress positions and sleep deprivation that were approved for high-level Al Qaeda suspects—and those techniques were used on Iraqi civilians. I had a heartfelt conversation with Flanagan and told him what I had heard from Iraqis: that these techniques had been used on men, women and children in Iraq. He feels bad about it; I know he does. But the fact is that he and Yoo and some of these other people from the best law schools and universities in this country were the ones who came up with the legal definitions that allowed for the abuse to happen.
“When [Lynndie England] told me she’d quit her job over the conditions at the plant, I was surprised. She had stood up to what she thought was wrong.”
3. What was Donald Rumsfeld’s role?
Rumsfeld has had a very lackadaisical attitude towards the Geneva Conventions. On February 8, 2002, he said, “The reality is that the set of facts that exist today with respect to Al Qaeda and Taliban were not necessarily the kinds of facts that were considered when the Geneva Conventions were fashioned.” On May 4 of 2004, after the pictures from Abu Ghraib were published, he told a journalist that the Geneva Conventions “did not precisely apply” in Iraq. There has also been testimony from people who say Rumsfeld got nightly briefings about what was gathered during interrogations.
4. Have those guilty of detainee abuse been held accountable?
More than 260 soldiers have faced punishment for detainee-related incidents since October 2001. Of those, nine individuals, all except one below the rank of captain, have been sentenced to time behind bars. Keep in mind, that’s just the military; meanwhile, there are about 100,000 contractors in Iraq, almost as many as there are troops. But only one contractor has been punished for a detainee-related crime, and that was in Afghanistan. Not a single contractor in Iraq has been punished. I doubt all those contractors are angels; we know, for instance, that several were implicated in the Abu Ghraib scandal—but those cases never went anywhere. This is not just a prison scandal. It’s a huge blow to America’s image and it’s something we’ll be dealing with for generations.
5. What do you think of former CIA director George Tenet’s recent comments in which he defended the use of tough tactics against detainees?
Tenet has said in interviews that we didn’t employ torture, that everything was authorized, and that the attorney general told us the techniques did not amount to torture. This goes back to John Yoo, who along with others broadened the definition of what was allowable. Some of the stuff, like “stress positions,” seems benign. But it covers a lot of ground. It means you can be kept crouching and not allowed to move for 45 minutes, but then they can move you into another stress position. There’s one stress position, called a “Palestinian Hanging,” which was apparently pretty common at Abu Ghraib. Your arms are pulled behind your back, and you’re hung from your arms. I interviewed a ghost detainee who was put in that position and he said it was incredibly painful. One detainee, al-Jamadi, died after being put in that position. We don’t know if these techniques are still allowed. Officially they say “no,” but we have no idea.
“This is not just a prison scandal. It’s a huge blow to America’s image and it’s something we’ll be dealing with for generations.”
6. You got an exclusive print interview with Lynndie England. What was your impression of her?
Part of her defense was that she was a compliant personality but in fact, as I discovered, she’d been a whistleblower. She had worked at a chicken processing plant in Moorefield, West Virginia, and had walked off the job to protest lousy assembly line practices. Less than a year later, a PETA investigator went into the plant undercover and filmed incredibly horrific acts of animal abuse. It made it into the national media, which called it a “mini Abu Ghraib.” When she told me she’d quit her job over the conditions at the plant, I was surprised. She had stood up to what she thought was wrong. Lynndie England—and all of the people at Abu Ghraib—had the option to say “no” to the abuse. There was a combination of events that allowed the detainee abuses to happen, it wasn’t just administration policy or Lynndie’s psychopathic boyfriend, or any one thing. I was so shocked about the abuse when I first heard about it from Iraqis, and I wondered how such horrible things could happen. But by the time I’d finished the book and saw how everything had come together, the abuse seemed almost inevitable.

Any Means Necessary
By JONATHAN MAHLER, The New York Times, July 29, 2007
Ugly things happen during wartime. This is self-evident, but worth repeating in the context of any discussion of the Abu Ghraib scandal. There is a simple reason military commanders from Sun Tzu to George Washington to Colin Powell have recognized the need for placing limits on battlefield behavior: otherwise, all hell will break loose.

MONSTERING Inside America’s Policy of Secret Interrogations and Torture in the Terror War. By Tara McKelvey. 300 pp. Carroll & Graf Publishers. $25.95.

In “Monstering: Inside America’s Policy of Secret Interrogations and Torture in the Terror War,” Tara McKelvey sets out to describe, in fresh and unremitting detail, exactly what can, and did, happen in the absence of those limitations. McKelvey, a senior editor at The American Prospect, had her work cut out for her. The images of Abu Ghraib — Hooded Man, Leashed Man, the Naked Human Pyramid, to name a few of the most notorious — have long since been seared into the world’s consciousness. Since the scandal broke in the spring of 2004, the question of United States policy on torture has been widely debated, and Abu Ghraib itself has already been the subject of several books, including “Chain of Command,” by Seymour M. Hersh of The New Yorker, the first journalist to get his hands on the Taguba report, the military’s initial probe into American conduct at the prison. There have also been countless newsmagazine articles and at least two documentary films.
McKelvey worked hard to break new ground, interviewing, among many others, Samuel Provance, one of the scandal’s key whistle-blowers; the infamous Lynndie England (“the lady with a leash,” as
Mick Jagger refers to her in the song “Dangerous Beauty”); and more than 20 Iraqis who say they were abused. The sweep of her reporting is impressive, and she would have been better off letting it speak for itself rather than hyping it with prose that feels out of place in a serious work of nonfiction: “Much has been reported on the criminal behavior of soldiers at Abu Ghraib. But until now few — if any — detailed, documented accounts of sexual relations among soldiers and between soldiers and female prisoners have appeared in the press.”
The administration began by dismissing the misconduct at Abu Ghraib as the work of what President Bush called “a few American troops.” The bad-apple defense quickly crumbled, though, with the leak of government memorandums authorizing the use of “enhanced interrogation techniques.” These new methods were specifically sanctioned for members of the
Taliban and Al Qaeda being held at Guantánamo Bay, who the administration determined were not entitled to Geneva Conventions protections. But it is not difficult to draw a line from Camp Delta to Abu Ghraib. In August 2003, Maj. Gen. Geoffrey Miller, the commander of the joint task force at Guantánamo, was dispatched to the Iraqi prison — formerly Saddam Hussein’s favorite torture chamber — to make it a more effective laboratory for producing intelligence that might help defeat the insurgency. In Iraq, the use of harsh interrogation techniques required the signature of a superior officer, though that was apparently not much of a deterrent. “I never saw a sheet that wasn’t signed,” McKelvey quotes one interrogator as saying.
The book is constructed not as a narrative of the scandal, but as a series of dispatches centered on her meetings with various firsthand participants, including a compelling, if ultimately unsatisfying, jailhouse interview with England. (“Why she committed the crimes is still not clear — even to her,” the author concedes.) McKelvey opts not to examine the motivations of her characters, though she does mine her notebook for every last morsel from her various reporting trips — the song playing on the radio in her rental car after she pulls into England’s hometown (“Dust in the Wind”), a quotation from an elderly woman who thinks she remembers England’s “pretty smile,” the fact that a human rights lawyer working on behalf of some of the detainees enjoys Arabic-style lamb chops. Sometimes these details enrich her story. Often they feel indiscriminate and irrelevant.
“Monstering” is a book of reportage. This is not to say that McKelvey makes an effort to conceal her own outrage at what went on at Abu Ghraib, but rather that she is less interested in exploring how this great moral and institutional failure came to pass — the toxic mix of fatally misguided policy and undisciplined soldiers and interrogators — than in depicting what, precisely, went on behind the prison’s cinder-block walls. In describing such scenes, she uses her rigorous reporting to fine effect, drawing on her interviews with detainees to reconstruct their haunting accounts in straightforward, lucid prose. McKelvey also manages to advance her well-covered story by illuminating the deranged culture that obtained among the soldiers posted to the prison, some of whom evidently battled the stress and boredom by “Robotripping” — chasing tablets of Vivarin with eight-ounce bottles of Robitussin for a cheap high.
As McKelvey points out, only a handful of soldiers have been punished for their behavior in Iraq, and there have still been no independent investigations of the Abu Ghraib scandal. This is, in other words, a story with a conspicuous lack of heroes. The most intriguing character in “Monstering” is the whistle-blower, Provance. A former Bible college student who has since left the military and is now apparently dabbling in Satanism, he nevertheless had a clearer understanding of the meaning of American values than many of the architects of American policy in the global war on terror. If the United States still has a chance of winning the battle for the hearts and minds of the Muslim world, then we have people like Provance to thank.
Jonathan Mahler, a contributing writer for The Times Magazine, is the author of “Ladies and Gentlemen, the Bronx Is Burning.” He is at work on a book about Hamdan v. Rumsfeld, a Supreme Court case involving presidential power and the war on terror.
Source : http://www.nytimes.com/2007/07/29/books/review/Mahler-t.html?ex=1343361600&en=56f9647b765a1ac6&ei=5088&partner=rssnyt&emc=rss


Documents accablants sur les prisons irakiennes/Images show pleading Iraq prisoners

BAGDAD (Reuters) - Un haut responsable irakien a promis que les conditions de détention des prisonniers du pays seraient améliorées, quelques jours après avoir rapporté des clichés de centaines de détenus entassés dans des tentes entourées de barbelés.
Pénétrer dans une geôle irakienne pour en rapporter des images est un fait assez rare dans le pays pour que le vice-président sunnite Tarek al Hachémi s'en soit chargé personnellement.Les images réalisées par Hachémi montrent des tentes alignées, de la taille d'un terrain de basket, recouvertes d'une simple bâche en plastique et où sont parqués des dizaines de détenus.
Derrière le grillage de la prison de Roussafa, dans un des quartiers de la capitale, certains détenus à peine vêtus crient leur innocence. D'autres entonnent des chants nationalistes de l'époque de Saddam Hussein."Cela fait deux ans que je me trouve en prison et on ne m'a toujours pas présenté devant un avocat ni jugé dans un tribunal", a confié l'un d'entre eux.
"Nous ne demandons ni nourriture, ni eau. Juste la liberté", s'exclame un autre dans la vidéo capturée par Hachémi.Le vice-président a assuré les détenus que les autorités irakiennes travaillaient de concert afin d'améliorer la situation des détenus.
"Nous n'accepterons pas cette injustice. C'est une honte pour nous tous. Soyez patients. Vous serez tous entendus par la jsutice", a assuré l'homme politique sunnite.
L'armée américaine et les forces de sécurité irakiennes ont emprisonné des dizaines de milliers de personnes sans preuve de culpabilité depuis le début de l'intervention militaire en 2003, phénomène accéléré après la chute du régime de Saddam Hussein.
Voir la vidéo

Images show pleading Iraq prisoners
By Waleed Ibrahim and Peter Graff Sat Aug 18
BAGHDAD (Reuters) - Rare footage from inside a Baghdad prison camp shows hundreds of inmates packed into wire-mesh tents, protesting their innocence."I have been jailed for two years and have never been put before a judge or court!" one prisoner is shown shouting.
The video pictures were given to Reuters Television on Saturday by the office of Sunni Arab Vice President Tareq al-Hashemi, who visited the Rusafa prison compound in eastern Baghdad with his Shi'ite counterpart.Hashemi told the prisoners that the authorities were working to speed up their cases and he promised better treatment.
The footage showed row upon row of outdoor tents made of wire mesh and covered with white plastic sheeting, each about the size of a basketball court and housing dozens of inmates."We are not asking for food or water. Just free us. We have committed no crimes," said one inmate.
Prisoners, some stripped to their waists, pressed up against the mesh walls and shouted their innocence. Some chanted Saddam-era Iraqi nationalist slogans.Hashemi said: "We will not accept this injustice. It is a shame on all of us. Be patient. All of your cases will be heard."At one point he added: "You are lucky to be here. At least you have security. Those outside do not even have security."U.S. forces and Iraq's own security forces have imprisoned tens of thousands of detainees without charge in the four years since the fall of President Saddam Hussein.
EMOTIONAL ISSUE
Many of the prisoners held by both U.S. and Iraqi authorities are Sunni Arabs accused of participating in the insurgency against the Shi'ite-led government, and their treatment is an emotional issue for the Sunni Arab community.
The treatment of prisoners has been especially resonant in the wake of the Abu Ghraib scandal in 2004, when pictures showed U.S. troops sexually humiliating detainees. Washington says such abuse has stopped and those responsible were punished.The director of the prison visited by Hashemi, Major-General Jumah Hussein, told Reuters by telephone the tented camp was opened a month ago to relieve overcrowding at prisons throughout Iraq, and the complex now held 2,779 prisoners.
He said the tents were built "according to international standards," with air conditioning and 24-hour electricity."The prisoners arrived just a month ago. It is not our fault that some have been held for a year or two years without their cases going before a judge. We are drawing up lists of all the prisoners and will put all their cases before a court," he said.
The U.S. military says it is now holding 23,000 Iraqis, 19,000 of them at Camp Bucca, a giant prison camp in southern Iraq. Washington says its own prisoners are covered by U.N. Security Council resolutions which allow its forces to hold them without charge as long as they are deemed a threat.Although U.S. forces are not responsible for prisoners held by Iraqi authorities, "we encourage them to treat their prisoners with as much respect as is seen in the West," said U.S. military spokesman Lieutenant-Colonel Christopher Garver.The Shi'ite-run Interior Ministry was criticised over the treatment of detainees in 2005 after U.S. forces said they discovered secret cells in which detainees had been tortured.
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Prison et éducation pour 800 mineurs irakiens détenus par l’armée US

Vêtus d’une combinaison orange rappelant l’uniforme des prisonniers de la base de Guantanamo Bay, près de 800 mineurs irakiens, parfois à peine sortis de l’enfance, sont détenus par l’armée américaine dans une prison près de Bagdad où ils suivent un programme intensif d’éducation.
Réveillés à 05h00, les jeunes délinquants, âgés de 10 à 17 ans, du camp Cropper, où tous les mineurs irakiens sont détenus, sont conduits tous les jours à l’école américaine. Invariablement, sept jours sur sept, huit heures par jour.
L’objectif ? Éduquer et améliorer le comportement de ces enfants et adolescents, illettrés, tombés dans la criminalité après n’avoir connu que la misère et les atrocités de la guerre. Ils ont souvent vu mourir sous leurs yeux père, mère, frères ou sœurs.
Selon les militaires américains, la majorité a été arrêtée pour avoir fabriqué et posé des engins artisanaux qui explosent sur les routes. D’autres pour transport d’armes, d’autres encore sont considérés comme des combattants présumés. Bien que ce soit illégal, certains sont détenus depuis plus d’un an.
Le général Douglas Stone, commandant américain chargé de la sécurité des prisons en Irak, affirme que tous ces mineurs représentaient une menace pour la sécurité du pays. Mais il est déterminé à leur donner une éducation avec un programme scolaire classique : arabe, anglais, maths, sciences, géographie, mais aussi droits civiques pour combattre leur ignorance, exploitée, selon lui, par les extrémistes. L’école, dix-huit classes et une bibliothèque, dispose de tout le matériel nécessaire, y compris des DVD et des livres, dont Harry Potter en arabe.
Courant pieds nus sur les terrains de sport bétonnés, pantalon relevé aux genoux, des élèves prisonniers frappent la balle, crient de joie pendant que les soldats veillent. La partie est finie ! Les soldats américains ordonnent aux jeunes de s’accroupir, mains sur la tête, et les amènent de force à leur prochaine leçon. À l’intérieur, des soldats américains prêts à réagir aux débordements, spray poivré à la main. Ils surveillent les adolescents alors que les professeurs, des civils irakiens, s’efforcent de leur instiller les bases du savoir.
« Où sont les montagnes en Irak ? » interroge la prof de géographie devant quelque 30 garçons enthousiastes. « Au nord de Bagdad. »
« Nombre d’entre eux n’avaient jamais été à l’école auparavant. Ils ne savent même pas écrire leur nom », explique une enseignante sous le couvert de l’anonymat.
« Certains ont fait de vilaines choses, mais la plupart ont été attrapés par hasard parce que leur pères, leurs oncles ou leurs frères ont été arrêtés », ajoute-t-elle. Sourire chaleureux sous son voile fleuri rouge et jaune, elle leur communique son savoir comme elle le ferait à ses propres enfants, leur inculquant des valeurs telles que la liberté et la démocratie.Ici, chiites et sunnites, l’écrasante majorité des détenus, travaillent côte à côte, déjeunent ensemble. Mais l’enseignante désespère de l’avenir de ces jeunes-là.
Leurs familles, heureuses de savoir leurs enfants dans un tel environnement (sic!), peuvent leur rendre visite, mais bien souvent y renoncent en raison de l’insécurité à Bagdad.Le nombre de détenus en Irak a bondi ces six derniers mois depuis le déploiement de 165 000 soldats pour réprimer les conflits interconfessionnels. Ils sont aujourd’hui 24 000 détenus, tous âges confondus, contre 16 000 avant les renforts. Depuis le début de l’année, seuls 2 251 d’entre eux ont été condamnés. En moyenne, une centaine de mineurs sont arrêtés chaque mois contre 25 l’an passé. Le 1er février, ils étaient 272 jeunes détenus, 787 cette semaine, selon le capitaine John Flemming.La visite a été organisée par l’armée américaine et les élèves n’étaient pas autorisés à parler à la presse.
Source : http://www.lorient-lejour.com.lb/page.aspx?page=article&id=350039

dimanche 19 août 2007

Les psychologues US face à la torture

Le groupe de psychologues le plus important des Etats-Unis doit décider dimanche du rôle que ses membres peuvent jouer dans l'interrogation des suspects à Guantanamo et auprès d'autres centres de détention militaires américains.
L'Association psychologique américaine (APA), qui se retrouve pour son rendez-vous annuel à San Francisco, doit choisir entre deux mesures concernant la participation de ses 148.000 membres aux interrogatoires militaires.
L'une des propositions, qui est soutenue par le comité de direction de l'APA, serait de réaffirmer l'opposition du groupe à la torture et d'interdire à ses membres de prendre part à plus d'une douzaine de pratiques spécifiques, incluant la nudité forcée ou les noyades simulées (waterboarding).
Un membre de l'APA qui violerait cette résolution sur la torture pourrait être exclu de l'organisation basée à Washington. Il pourrait ainsi perdre son diplôme étatique professionel lui permettant de pratiquer sa profession, a déclaré le porte-parole de l'association Rhea Farberman.
Une autre mesure consisterait à empêcher les membres de l'APA d'être impliqués de quelque façon que ce soit dans les interrogatoires faits auprès d'installations militaires où les étrangers sont détenus.
Le moratoire ne serait pas soutenu par des sanctions, mais il soutiendrait l'"autorité morale" d'APA, estime le psychologue Neil Altman, qui a écrit la résolution proposée.
Le vote de l'association suit la publication des rapports qui impliquent des spécialistes de la santé mentale dans les scandales d'abus de prisonniers à Guantanamo et dans la prison d'Abou Ghraib en Irak. Les pyschiatres et psychologues sont notamment accusés d'y aider les interrogateurs à augmenter le niveau de tension chez les prisonniers, en exploitant leurs peurs.
Un rapport du département Défense récemment déclassifié a affirmé que depuis 2002, les psychiatres et psychologues ont aidé les interrogateurs militaires à développer de nouvelles techniques afin de soustraire de l'information aux prisonniers.
L'interrogatoire militaire l'un des problèmes majeurs traités lors de la rencontre annuelle de cette année de l'APA, une association qui représente la plupart des psychologues américains.
Les défenseurs du moratoire soulignent qu'ils veulent que l'APA suive l"exemple des l'Association médicale américaine et de l'Association psychiatrique américaine, qui ont déclaré que leurs membres n'avaient pas de rôle légitime dans les interrogatoires auprès de centres de détention comme Guantanamo".
Ceux qui critiquent le moratoire disent cependant que la présence de psychologues aide à s'assurer que les interrogatoires ne soient pas abusifs.
Sur Internet:
Association psychologique américaine: http://www.apa.org/
Pyschologues pour une éthique APA:
http://www.ethicalapa.com
Read the media round-up on the protests against APA here :
http://www.ethicalapa.com/files/APA_media_round-up.doc
Source : AP, 18 août 2007

samedi 18 août 2007

17 ans de prison pour deux anciens détenus tadjiks de Guantánamo

Au Tadjikistan, la "justice", au moins ne traîne pas ! Rapatriés de Guantánamo en mars 2007, après y avoir passé six ans, Muqit Valikhonovitch Vohidov et Rukniddin Faiziddinovitch Sharopov ont été condamnés par la Cour suprême de Douchambé à 17 ans de travaux forcés. Leur crime ? Avoir franchi illégalement la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan au début de 2001 pour y rejoindre les combattants du Mouvement islamique d'Ouzbékistan, interdit au Tadjikistan comme dans les autres républiques d'Asie centrale de l'ex-URSS. Les deux hommes ont clamé leur innocence. En vain.

SOURCE: RFErl.org

L'Empire et l'île indépendante

par Fidel Castro, 14 août 2007
"A quoi pouvaient donc servir l'amendement Platt et la Base navale de Guantánamo? L'histoire prouve que les Etats-Unis n'ont eu besoin ni de celui-là ni de celle-ci dans un grand nombre de pays du sous-continent, où aucune révolution n'a eu lieu, pour dominer ces territoires gouvernés par les transnationales etles oligarchies. La publicité se chargeait de leur population mal préparée et pauvre en majorité en y semant des réflexes conditionnés.
Du point de vue militaire, un porte-avions nucléaire emportant de rapides chasseurs-bombardiers et accompagné de son escorte, faisant fond sur la technologie de pointe et sur les satellites, est plusieurs fois plus puissant qu'une base et peut se rendre n'importe où dans le monde au gré de l'Empire. En fait, la Base navale de Guantánamo n'est là que pour humilier et pouvoir y faire les choses épouvantables que l'on sait.
S'il faut attendre la chute du système, soit, nous attendrons ! Les souffrances et les périls seront grands pour toute l'humanité, au moins autant que la crise actuelle de la bourse des valeurs, comme le pronostiquent toujours plus de gens. L'attente de Cuba, elle, se fera toujours en état d'alerte."
C'est par ces mots que se conclut une longue réflexion de Fidel Castro, publiée par la prese cubaine cette semaine et consacrée à l'histoire de l'amendement Platt et de la base de Guantánamo. Une véritable leçon d'histoire à l'usage des jeunes générations que ce texte, dont nous ne pouvons que vous recommander la lecture.
À lire en français ici

Reflexiones del PRESIDENTE FIDEL CASTRO
El imperio y la Isla independiente
La historia de Cuba en los últimos 140 años es la de la lucha por preservar la identidad e independencia nacionales, y la historia de la evolución del imperio de Estados Unidos, su constante pretensión de apropiarse de Cuba y los horrendos métodos que hoy utiliza para mantener el dominio del mundo. Destacados historiadores cubanos han tratado con profundidad estos temas en distintas épocas y en diversos y excelentes libros que merecen estar al alcance de nuestros compatriotas. Estas reflexiones van dirigidas especialmente a las nuevas generaciones con el objetivo de que conozcan hechos muy importantes y decisivos en el destino de nuestra patria.

vendredi 17 août 2007

Jose Padilla, symbole des excès de la lutte antiterroriste, a été reconnu coupable

Après trois ans et demi de détention et un procès long de trois mois, le verdict à l'encontre de Jose Padilla est tombé en à peine vingt-quatre heures, jeudi 16 août. Ce citoyen américain converti à l'islam, que l'administration Bush avait d'abord accusé d'avoir planifié un attentat à la "bombe sale", a été déclaré coupable par un jury de Miami de trois chefs d'accusation, pour soutien à des réseaux terroristes. Padilla et ses deux coaccusés, Kifah Wael Jayyousi, 45 ans, et Adham Amin Hassoun, 44 ans, ont été reconnus coupables d'association de malfaiteurs en vue de meurtres, d'enlèvements et de blessures, complot en vue de fournir un soutien matériel à des activités terroristes et soutien matériel à des activités terroristes. La Maison Blanche a immédiatement salué cette importante victoire, évoquant une décision "juste". Mais le verdict, qui ne fait pas mention d'un projet d'attentat à la "bombe sale", rappelle toutefois, pour ses opposants, les excès de l'administration Bush dans sa lutte contre le terrorisme.

L'ACCUSATION D'ATTENTAT "SALE" ABANDONNÉE
Ancien membre d'un gang hispanique de Chicago, Jose Padilla, âgé de 36 ans, s'est converti à l'islam en prison. Suivant sa famille en Floride, il y a rencontré ses deux coaccusés, qui l'ont aidé à partir étudier en Egypte, où il s'est marié et a eu deux enfants, avant de gagner l'Afghanistan. Il a été arrêté à son retour aux Etats-Unis en mai 2002. Le gouvernement a alors affirmé qu'il prévoyait des attentats meurtriers aux Etats-Unis, notamment avec une bombe radiologique, des accusations qui ont entraîné son incarcération, sur ordre direct du président Bush, dans une prison militaire à l'isolement absolu, sans bruit ni lumière du jour et souvent privé de sommeil.
La bataille a fait rage pendant des années devant les tribunaux pour déterminer si le président avait le droit d'ordonner ainsi la détention illimitée et sans inculpation d'un citoyen américain. Le gouvernement a cédé en novembre 2005 : il a confié le prisonnier à la justice fédérale, abandonné toute mention d'une bombe radiologique, et ne lui reprochait plus qu'un engagement criminel auprès d'Al-Qaida.
Au procès, l'accusation s'est appuyée essentiellement sur un document présenté comme un formulaire d'inscription rempli par M. Padilla pour rejoindre un camp d'entraînement de la nébuleuse terroriste en Afghanistan. Ses avocats, qui contestaient l'authenticité du document, ont fait valoir que l'accusation cherchait d'abord à exploiter la peur du terrorisme pour obtenir une condamnation politique susceptible de justifier le traitement infligé à leur client. A l'énoncé du verdict, il n'a pas cillé. Il connaîtra sa peine le 5 décembre. Lui et ses deux coaccusés risquent la réclusion criminelle à perpétuité.

Source : Le Monde, avec AFP, AP et Reuters, 17 août 2007